Mal aux ovaires : que faire en cas de douleur ?

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mal aux ovaires
Vous avez mal aux ovaires pendant vos règles ou lors de l’ovulation ? Les douleurs pelviennes sont fréquentes chez les femmes et peuvent venir de multiples causes. Quelles sont-elles ? Quand faut-il consulter ? On fait le point avec le Dr Véronique Cayol, gynécologue.

Avoir mal aux ovaires est fréquent chez la femme mais n’est pour autant jamais très rassurant. Les douleurs ovariennes, plus couramment appelées douleurs pelviennes, sont situées dans la zone du pelvis, ou petit bassin, où cohabitent les organes situés sous la hanche : la vessie, l'utérus et les ovaires.

A moins de connaître parfaitement son corps, il est difficile de définir si la douleur provient de l’ovaire, de l’utérus, de la vessie, du côlon (si la douleur est du côté gauche), ou de l’appendice (si la douleur est du côté droit). Des troubles digestifs et des calculs rénaux sont aussi susceptibles de nous induire en erreur. 

On distingue deux types de douleurs : les douleurs ovariennes cycliques, en lien étroit avec le cycle menstruel et les douleurs pelviennes chroniques, sans relation apparente avec les menstruations et dont les causes peuvent être multiples. Causes, symptômes, traitements... La gynécologue Véronique Cayol répond à nos questions sur les douleurs aux ovaires.

Que signifie avoir "mal aux ovaires" ?

Le mal aux ovaires correspond en réalité à une douleur au niveau du bas-ventre chez les femmes. "Cette sensation de « mal aux ovaires » décrite par les patientes correspond à des douleurs pelviennes", explique le Dr Véronique Cayol, gynécologue-obstétricienne. Autrement dit, elles se situent au niveau du petit bassin, à l'arrière de l’utérus. 

  • Une ovulation douloureuse

Il est fréquent d’avoir des douleurs lors de la période d’ovulation, soit autour du 14e jour du cycle. Elles s’apparentent à une sensation de brûlure ou de pincement dans le bas du ventre, voire de tiraillement au niveau des ovaires et durent quelques heures. Ces douleurs ovariennes cycliques surviennent surtout chez les femmes qui ont un cycle naturel spontané. "En général, les femmes qui sont sous pilule n’ont pas mal car elles n’ont pas d’ovulation", précise la gynécologue. Elles disparaissent au bout de quelques heures ou une journée.

  • Une infection
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Des douleurs dans le bas-ventre peuvent être le signe d’une salpingite, une infection d’une ou des deux trompes. Elle est due à une bactérie, le plus souvent transmise lors d’un rapport sexuel non protégé. "La salpingite s’accompagne généralement de pertes un peu louches, d’une sensation de pesanteur pelvienne et de fièvre", explique Véronique Caryol. 

L’endométrite, inflammation de la muqueuse interne de l’utérus, peut aussi être une cause. Elle est généralement due à une infection. Là aussi, les douleurs sont associées à des pertes inhabituelles et de la fièvre.

  • Une endométriose

Des douleurs pelviennes chroniques peuvent être le signe d’une maladie gynécologique : l’endométriose. "Les douleurs peuvent être présentes au moment des règles mais aussi en dehors et peuvent s’accompagner d’autres symptômes de l’endométriose : des menstruations douloureuses, des douleurs pendant les rapports sexuels...", détaille la gynécologue. Selon l’Inserm, cette maladie chronique touche au moins 1 femme sur 10 en âge de procréer en France. 

  • Un kyste à l’ovaire

Une douleur ovarienne, notamment d’un seul côté du corps, peut être liée à un kyste ovarien fonctionnel, causé par un déséquilibre hormonal, ou à un kyste ovarien organique, qui s’est formé à partir du tissu de l’ovaire. Le kyste ovarien est souvent asymptomatique. En sachant que, statistiquement, la plupart des kystes sont détectés lors d’examens cliniques ou d’une échographie abdomino-pelvienne effectués pour d’autres raisons, pensez à consulter régulièrement.

La plupart du temps, ces kystes sont fonctionnels et disparaissent spontanément. Dans de rares cas, il peut y avoir des complications et il peut s’agit d’un cancer des ovaires.

  • Une grossesse extra-utérine

Une douleur vive après un retard de règles, un oubli de pilule ou un rapport sans protection peut signifier une grossesse extra-utérine. L’ovule fécondé n’est pas parvenu à rejoindre l’utérus et s’est implanté ailleurs que dans la cavité utérine, dans la trompe, l’ovaire, le col de l’utérus ou la paroi abdominale. "Le plus souvent, les douleurs pelviennes sont alors associées à des saignements foncés, de couleur marron", précise Véronique Cayol.

Avoir mal aux ovaires avant ou pendant ses règles

Les douleurs pelviennes peuvent être cycliques, c’est-à-dire en lien avec le cycle menstruel. "De nombreuses femmes souffrent de douleurs avant ou pendant les règles, avec le syndrome prémenstruel", affirme Véronique Cayol.Dans le jargon médical, les règles douloureuses sont appelées dysménorrhées. La cause principale est la contraction de l’utérus pour éliminer la muqueuse utérine. Avoir mal au ventre en période de menstruations ou les quelques jours qui les précèdent est fréquent. Une douleur qui passe après la prise d’un antalgique n’est pas forcément inquiétante. Toutefois, la gynécologue est formelle : "Il ne faut pas se laisser embêter par des douleurs de règles !" 

Si les douleurs ne sont pas soulagées par les antalgiques qu’elles vous contraignent à vous absenter au travail ou à l’école, c’est le signe qu’il faut consulter un médecin ou gynécologue sans attendre. "Il faut rechercher s’il n’y a pas une endométriose, même si douleurs de règles n’est pas forcément synonyme d’endométriose", prévient le Dr Cayol. 

Que faire en cas de douleurs pelviennes ?

La prise en charge des douleurs pelviennes dépend essentiellement de leur origine. Le diagnostic de la cause est donc primordial pour que le gynécologue puisse établir un traitement individualisé.

  • Quand s’inquiéter lorsqu’on a mal aux ovaires ?

Si vous ressentez des douleurs persistantes ou récurrentes, il faut consulter un médecin généraliste ou un gynécologue. Toutes les observations de votre part l’aideront à poser le diagnostic le plus précis possible. Le moment auquel ces douleurs interviennent (du rapport sexuel aux menstruations), des pertes blanches ou marrons louches, une douleur qui ne passe pas, des rapports à risques, de la fièvre ou des nausées : n’hésitez pas à prendre quelques notes en attendant le rendez-vous.

Et surtout, n’oubliez pas d’assurer un suivi régulier, de préférence avec le même professionnel... et un suivi régulier, c’est une fois par an. On ne vous promet pas une partie de plaisir, mais vulve, vagin, utérus : tout cela, ça se chouchoute ! 

  • Quels examens faire en cas de douleurs aux ovaires ?

Le professionnel de santé procédera à un examen clinique complet auquel il peut ajouter des examens complémentaires pour préciser son diagnostic. "L’examen dépendra de la cause", précise Véronique Cayol. Une échographie est généralement pratiquée afin de confirmer l’origine gynécologique du problème. "On pourra procéder à une IRM ou un scanner, une échographie rénale, un examen des urines ou encore un prélèvement vaginal et une prise de sang pourront être effectués pour rechercher une éventuelle infection", détaille la gynécologue.

Enfin, dans certains cas, les douleurs pelviennes ne sont pas forcément d’ordre gynécologiques. Elles peuvent être liées à des troubles digestifs, intestinaux ou encore rénaux. Le gynécologue pourra alors vous orienter vers un médecin afin de poursuivre l’enquête médicale vers d’autres pistes.

[Dossier] Les ovaires, à quoi ça sert ? - 13 articles à consulter

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