Lésions rouges sur la vulve : dois-je m’inquiéter ?

Par Laura Gauthier
lesions rouges sur la vulve
Des lésions rouges sur la vulve, accompagnées de démangeaisons ou d’irritations, doivent amener à une consultation. Quand faut-il s’inquiéter ? Quelles sont les différentes pathologies vulvaires ? Comment traiter les lésions rouges sur la vulve ? On fait le point.

Démangeaisons, brûlures, irritations, rougeurs au niveau de la vulve... Vous souffrez peut-être d’une pathologie vulvaire. Elle doit amener une consultation gynécologique afin d’être traitée. 

Lésions rouges sur la vulve : quels symptômes doivent inquiéter ?

La vulve est parfois la cible d’affections de la peau et des muqueuses. Un certain nombre de symptômes doit alerter :

  • Une excroissance au niveau de la vulve
  • Des irritations et des démangeaisons
  • Un inconfort important au niveau de la vulve
  • Des brûlures
  • Des pertes blanches anormales
  • Rougeurs ou blanchiment de la vulve

Dès qu’un inconfort se fait sentir, même léger, il faut prêter attention à ce qui se passe et consulter un professionnel de santé. Regarder, connaître, explorer sa vulve peut permettre d’identifier des changements.

Les différentes lésions et inflammations de la vulve

  • La vulvite

La vulvite désigne non pas une maladie, mais un ensemble de symptômes qui montrent une inflammation de la vulve : rougeur, gonflement, lésion, sécrétions, pustules. Elle peut être causée par une infection, sexuellement transmissible ou non : mycose, virus, bactéries, champignons parasites, chancres vénériens, manque d’hygiène ou au contraire hygiène excessive. "La plupart des vulvites sont des vulvo-vaginites (inflammation de la vulve et du vagin), sauf que l’infection au niveau du vagin on ne la ressent pas forcément. On va surtout la sentir au niveau du vestibule et de la vulve. La plus fréquente, c’est la mycose", explique Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne. 

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En cas de doute, tournez-vous vers un.e gynécologue qui pourra réaliser un prélèvement vaginal pour identifier précisément la cause de la vulvite. Le traitement dépend de la cause : des médicaments spécifiques à chaque type d’infection et/ou des conseils d’hygiène quotidienne (pour atténuer les symptômes et éviter la récidive).

  • Les maladies dermatologiques de la vulve

Parmi les maladies dermatologiques qui peuvent provoquer des lésions rouges au niveau de la vulve, on trouve le psoriasis vulvaire ou psoriasis génital. "Il s’agit d’un psoriasis inversé, une forme de psoriasis qui atteint les zones de plis du corps", souligne Odile Bagot. Le psoriasis entraîne des démangeaisons et des douleurs, de type brûlures, notamment car des fissures sont souvent présentes. Pour le détecter, un examen clinique doit être réalisé par un.e dermatologue ou un.e gynécologue spécialisé dans les pathologies vulvaires. On peut soigner les poussées avec des corticoïdes, ce qui fait disparaître les symptômes mais à l’arrêt du traitement, la maladie peut revenir. 

Il est possible également de développer de l’eczéma vulvaire. En plus des démangeaisons récidivantes, il peut y avoir un épaississement de la peau. Il faut aussi savoir qu’il se différencie du psoriasis par le caractère moins bien délimité des plaques rouges, peut-on lire dans le premier guide dédié aux pathologies vulvaires de Vulvae, application dédiée à la santé de la vulve, et Mia.co, plateforme de téléconsultation en sexologie. Là encore, il est conseillé de consulter un.e dermatologue ou un.e gynécologue. Une crème à base de corticoïdes est généralement prescrite pour soulager.

  •  Les lésions rouges liées au papillomavirus

Les condylomes sont des lésions dermatologiques généralement bénignes mais qui peuvent, dans certains cas, être cancéreuses. "Ce sont des petites verrues qui sont très contagieuses", précise la spécialiste Odile Bagot. Si la localisation est externe, il est possible d’identifier les lésions qui peuvent être bourgeonnantes, papuleuses ou sous forme de macules (taches) rouges ou foncées. La bonne nouvelle, c’est que l’on peut les prévenir en se faisant vacciner contre le papillomavirus.

"Des lésions plus graves existent. Il s’agit des NIV (néoplasie intraépithéliale vulvaire), également appelées dysplasies, qui sont des états précancéreux de la vulve. Il faut bien retenir le ‘intraépithéliale’, c'est-à-dire que c’est très superficiel. Ça peut guérir spontanément, car on a les NIV degré 1 qu’on appelle les dysplasies légères, qui guérissent le plus souvent, les NIV 2, les dysplasies moyennes, les NIV 3 et enfin le cancer in-situ, qui n’est - contrairement à ce que son nom indique - toujours pas un cancer", détaille la gynécologue. La NIV se développe lentement et peut être traité par laser.

Comment traiter les lésions rouges sur la vulve ?

À l’apparition de douleurs, d’inconfort ou d’une sensation de gêne, il est primordial de consulter son gynécologue ou son médecin traitant. Essayer de trouver vous-même la cause et recourir à l’automédication risquent de retarder le diagnostic, voire d’empirer la situation. Seul un professionnel de santé pourra poser le bon diagnostic et vous aiguiller vers les bons traitements. Le traitement dépend de la cause de l’inflammation ou de l’infection. Dans certains cas, un traitement chirurgical au laser peut être nécessaire. Pour soulager les démangeaisons vulvairesune crème à base de cortisone est souvent recommandée. Si besoin et en cas de doute, le gynécologue ou le médecin traitant redirigera vers un.e dermatologue ou un.e gynécologue spécialisé dans les pathologies de la vulve.

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