L’ovule gynécologique, on a souvent entendu son nom, et on sait vaguement à quoi il sert. On a toute une copine de copine, quand ce n’est pas nous, qui y a eu recours pour des mycoses vaginales. Seulement, les ovules sont plus que cela, et il en existe de bien des sortes, chacun ayant une utilité.

Pourquoi prendre un ovule ?

D’abord, oui, il y a l’ovule qui sert à traiter les infections, les mycoses.

Il y a aussi les ovules ou des gélules vaginales pour reconstituer la flore vaginale. Il s’agit de pro-biotiques ou de pré-biotiques pour aider à refaire la flore vaginale.

Des ovules, on en prend également en cas de sécheresse vaginale. On peut utiliser aussi une crème ou un gel pour cet effet. Certains comprennent des œstrogènes et sont aussi efficaces dans le cadre de la prévention des infections urinaires à répétition. "Ils vont aller jusque dans la muqueuse de la vessie, réceptive aux œstrogènes", explique Odile Bagot, gynécologue eu autrice de plusieurs livres sur la santé sexuelle des femmes dont Vagin & Cie, on vous dit tout (ed. Mango).

Il y a aussi ceux à base d’acide hyaluronique, qui viennent "soutenir le tissu sous la muqueuse, pour qu’elle soit plus souple", détaille l’experte. Des ovules à base de plantes existent aussi pour lutter contre la sécheresse vaginale, à base de calendula par exemple.

Enfin, il y a les ovules spermicides, qui servent ainsi de moyen de contraception.

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Ovule gynécologique sans ordonnance…ou avec ?

Pour les ovules contre les infections et mycoses, le pharmacien peut dépanner : il est possible de prendre un ovule gynécologique sans ordonnance. Odile Bagot conseille d’avoir recours à cette méthode seulement si on est certain d’avoir reconnu une simple mycose, à titre occasionnel. "Vous avec des pertes blanches, tel du lait caillé, et des sensations de brûlures : vous avez reconnu une mycose vulvo-vaginite, donc pour une fois, allez chez le pharmacien", conseille-t-elle.

Elle recommande de se rendre chez son ou sa médecin traitant, gynécologue ou sage-femme en dehors de ce cas-là, parce que prendre l’habitude d’aller directement en pharmacie, c’est parfois sous-estimer d’autres symptômes. "Quand il y a des pertes suspectes ou des odeurs, il faut consulter pour un diagnostic précis", explique la gynécologue.

Même chose pour les mycoses à répétition : "il faut comprendre pourquoi elle revient, et souvent, c’est parce qu’on ne soigne pas la bonne chose, il s’agit d’une autre infection, donc on améliore les symptômes temporairement avant d’être de nouveau gênée".

Comment mettre un ovule gynécologique ?

Pour les ovules spermicides, "il s’agit d’une contraception locale à mettre quelques minutes avant le rapport", souligne Odile Bagot. S’il est nécessaire de lire les précautions d’utilisation, on peut déjà dire ceci : il faut insérer un nouvel ovule à chaque nouveau rapport sexuel, et ne pas faire de toilette vaginale les quelques heures suivant le rapport.

"C’est un moyen de contraception dont l’efficacité n’est pas excellente donc recommandé plutôt pour les femmes dont la fertilité n’est pas très élevée, comme après un accouchement, ou alors en complément du diaphragme en y injectant une dose sous forme de crème spermicide", explique Odile Bagot.

Un ovule doit être mis le soir au coucher, parce que ça coule. "Certains sont adaptés pour la journée, et coulent moins", précise la gynécologue. Pour les mycoses vaginales, c’est un traitement court, avec un ou deux ovules nécessaires pour régler le problème.

Les autres ovules, ceux pour entretenir sa flore vaginale, demandent un traitement plus long, de sept à dix jours. Parfois le traitement complet, avec des crèmes, peut durer trois ou quatre mois.

Des conseils ? "Il faut se laver les mains avant de le mettre et après, et il faut enfoncer le doigt complètement", selon Odile Bagot. "Pour savoir s’il est assez loin, vous allez sentir au fond du vagin quelque chose de dur, de la consistance du bout du nez, c’est le col de l’utérus. Juste en dessous il y a un petit creux, parfait pour y laisser l’ovule", détaille la gynécologue. Il suffit ensuite de porter un protège-slip le lendemain. En cas de mycose, ne pas s’inquiéter si dans les premières heures, il y a une exacerbation des symptômes, en effet :"l’ovule va faire éclater les champignons et libère la candidine, qui est acide : c’est normal que ça brûle plus", précise l’experte.

Les ovules sont cependant un problème pour les femmes vaginiques. Odile Bagot donne une solution : "Une femme qui souffre de vaginisme n’arrivera pas à mettre un ovule, il existe alors un traitement par voie orale pour les mycoses, même chose pour les pro-biotiques".