Les éditions Flammarion viennent de sortir un nouvel ouvrage, celui de Jack Parker, auteure du blog "Passion Menstrues". Vous vous doutez bien d'une chose : elle est rodée sur le sujet.

Son écriture est bienveillante et très drôle... Si bien qu'on se surprend à lire sans s'arrêter ! Au fil de la lecture, notre regard s'est penché sur les idées reçues et autres inepties perpétuées à travers le temps.

Les idées reçues d'un autre temps sur les règles

  • Les règles à travers l'histoire

Savez-vous d'où vient le mot "tabou" ? Son origine devrait vous surprendre. Il s'agit, au départ, d'un terme polynésien. "Tupua" ou "Tapua" selon les spécialistes.

Il signifierait le sacré et les menstruations, deux termes qui s'entremêleraient pour ne plus former qu'un mot... Tabou. Un mot qui en dit long, trèèès trèèès long sur le rapport des hommes à ce phénomène pourtant naturel et banal.

Plus tard, c'est Aristote qui s'emparera du concept des menstruations pour diminuer la femme au simple rang "d'intervenante passive".

Pour lui, la femme est une version moins aboutie que l'homme. De quoi faire grincer des dents...

Voici sa théorie : "C'est le mâle qui apporte la forme et le principe du mouvement ; la femelle apporte le corps et la matière, de même que, dans la coagulation du lait, c'et le lait qui est le corps, tandis que c'est le petit-lait qui a le principe coagulent".

Pour lui, l'homme apporte l'âme, la pensée, bref tout ce qui fait d'un humain quelqu'un d'unique. La femme, quant à elle, offre seulement l'apparence physique... Chouette état d'esprit.

Avant lui, Hippocrate avait déjà sa petite idée sur le sujet. Vous savez, c'est lui qui a donné son nom au serment que font tous les futurs médecins !

Vidéo du jour :

Quoiqu'il en soit, Hippocrate, lui, était persuadé que l'utérus était... Un animal. Parfaitement. Un animal qui se déplacerait comme bon lui semble à l'intérieur du corps et qui, guidé par l'odorat, commencerait à très mal se comporter en l'absence de fécondation.

Hystérie venant du terme "hysteria" : utérus en latin. Improbable mais vrai, des années plus tard, Sigmund Freud affirme que l'hystérie chez les femmes se traite grâce à des... vibromasseurs !

Au XIXè siècle, le rapport se réduit à la seule pénétration sexuelle. Sigmund Freud affirme donc qu'en crise d'hystérie, un vibromasseur placé au niveau du clitoris redonne son calme et son aspect détendu à la patiente. Sans blague ! 

Nous vous conseillons d'ailleurs le génial film "Oh my god" qui traite de l'invention de l'objet sexuel... et qui est une pépite !

Finalement, l'idée reçue qui a déterminé toutes les autres... C'est qu'une femme ayant ses règles est "impure". 

  • Les croyances WTF à propos des menstruations

Dans l'histoire, cet ostracisme a mené à de nombreux interdits culturels.

C'est, en l'an 77, que Pline l'Ancien (homme affirmant avoir lu 2000 ouvrages avant d'écrire 37 tomes encyclopédiques) met en garde :

Une femme qui a ses règles ne peut pas s'approcher des ruches sous peine d'abîmer le miel, a l'interdiction de mettre le vin en bouteille, car il tournerait en vinaigre, n'a pas le droit de faire des conserves parce qu'elle les gâterait.

Les menstruations auraient aussi des conséquences culinaires : une femme qui a ses règles ne parvient pas à monter une mayonnaise ou des œufs en neige...  

Il va jusqu'à affirmer que, si un chien goûte de leur sang, il deviendra inévitablement enragé avant de mordre et contaminer de façon mortelle les gens aux alentours.

Quelle réjouissance ! Il a, pour résumer sa pensée, cette phrase d'une violence inouïe : "Quant aux règles qui produisent des choses monstrueuses comme nous l'avons dit en lieu et place (VII, 13), on en tire de sinistres présages." Voilà.

Ces idées reçues ont la vie dure, et pourtant, elles sont totalement fausses !

Les idées reçues d'aujourd'hui sur les menstruations

De nos jours, d'autres idées reçues se sont imposées... Tout d'abord, celle qui affirme qu'une femme ayant ses règles est d'une humeur exécrable.

C'est en général faux : si l'humeur d'une femme peut être affectée en raison du syndrome prémenstruel, au moment des règles, les symptômes désagréables s'effacent et donc son humeur est améliorée.

Autre idée reçue : une femme qui a ses règles ne peut pas faire l'amour. En l'occurrence, c'est une question d'affinités et de désir, il n'existe aucune contre-indication médicale !

Enfin, il n'est pas interdit d'aller à la piscine ni même de prendre un bain pendant ses menstruations : il suffit de mettre un tampon périodique pour éviter les fuites intempestives.

>>> Paru le 17 mai 2017 chez Flammarion, "Le grand mystère des règles" est un ouvrage à mettre entre toutes les mains...