Miley Cyrus scandalise la terre entière aux « MTV Video Music Awards ». Dans son petit maillot de bain, la chanteuse frotte ses fesses contre Robin Thicke et toute la planète people s’acharne contre la jeune Miley, la traitant de dévergondée, de paumée, évoquant même des problèmes psychiques.

Quand Rihanna fait la fête à demi-nue au carnaval de la Barbade, on lui reproche de donner le mauvais exemple à ses jeunes fans. Quand Nabilla ou Zahia font le buzz, l’une défilant pour Jean Paul Gaultier et l’autre lançant son pop up store chez L’Éclaireur, c’est tout le politiquement correct qui en prend un coup.

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Comme si coller son popotin contre un homme était signe de bipolarité. Comme si faire la fête en maillot de bain était néfaste pour la jeunesse. Comme si bimbo, business et réussite étaient incompatibles. En revanche, Robin Thicke qui se balade en costard-cravate au milieu de tout un tas de filles nues dans son clip « Blurred Lines » ou le rappeur Lil Wayne qui chante « My Bitches Love Me » entouré de jeunes femmes en latex emprisonnées dans des cages, ça choque qui ?

Et Frédéric Beigbeder, directeur du magazine « Lui », qui fait son come-back avec une série de jolis fessiers et paires de seins refaits, ça ne dérange personne ? Sérieux, il n’y aurait pas un problème ?

Le problème est là...

Dans son manifeste « King Kong théorie », Virginie Despentes explique que « le sexe pour les femmes, hors l’amour, c’est toujours dégradant ». À partir du moment où une femme ne couche plus par amour mais par amusement, elle devient une dévergondée.

Dès qu’elle sexualise volontairement son image, elle devient une traînée. Comprendre : les chasseurs c’est nous, le gibier c’est vous ! Si tu sors trop et couches vite, tu seras étiquetée comme allumeuse... On ne te respectera pas car tu ne te respectes pas toi-même. On dira que tu es facile.

Comme si on n’était pas assez grande pour décider avec qui on veut coucher. Comme s’il fallait rester dans un coin et attendre qu’un jeune homme nous effleure la main. On n’a qu’à se planter sous une boîte en plastique et se faire appeler Barbie tant qu’on y est ?

Quoique, ça nous éviterait peut-être pas mal d’ennuis, pas vrai Miley ? Sauf que le coup de la fille qui fait le poireau ou qui se prive de coucher le premier soir, c’est un brin dépassé. Mais il y a toujours un hic au niveau du sexe et de la séduction. 

Malgré les féministes qui se sont agitées et les sociétés qui ont évolué, le sexe c’est un truc de mecs. Ah bon ?  Mais depuis quand coucher avec des hommes rend les filles faciles ? Depuis quand aimer le sexe est synonyme de nymphomanie ?

Les hommes n’ont pas de sobriquets équivalents quand il s’agit de qualifier ou quantifier leur vie sexuelle, non ?

Mais où sont les femmes faciles ?

Quand je regarde autour de moi, je ne vois aucune fille facile. Ma coloc Camille couche souvent avec des types différents rencontrés en soirée, chez des amis ou sur des sites de rencontre. Mais elle n’est pas une dévergondée.

Pareil pour mon amie Nina, ma collègue Sarah, ma cousine Karine ou ma voisine Lætitia. Pas une seconde elles se définiraient comme des femmes faciles, mais plutôt libérées, indépendantes, épicuriennes, affranchies des tabous, en symbiose avec leurs envies et assumant leur vie sexuelle.

Pour ma coloc, coucher pour s’amuser c’est « complètement normal ! Garçon, fille, tout le monde le fait et est heureux ! Alors pourquoi m’en empêcher ? ». Ma copine Nina me dit que « si une poignée d’arriérés pensent qu’on devrait faire des confitures au lieu de draguer, bah tant pis ! Je vais pas me pourrir la vie pour eux ».

Ma collègue Lætitia me balance qu’elle n’a jamais été mieux dans sa peau que depuis qu’elle se « tape des mecs ». « Je plais et ça me rend heureuse ! Les mecs couchent sans se justifier ? Je fais comme eux. » Il n’y a pas de mal à se faire plaisir.

Et les mecs dans tout ça ? Faciles ou pas ?

Les gars aussi sont super fastoches à chopper en soirée ! Eux aussi sont des allumeurs. Et parfois, quand on sait qu’ils ont choppé la moitié de la ville, nous non plus on n’a pas très envie de les présenter à nos copines.

Ils ne disent jamais non, ils couchent vite et beaucoup, ils n’ont pas de tabous sexuels, ils peuvent remettre ça trois fois dans la même nuit et ils sont capables de passer à une autre meuf dès le lendemain, voire dans l’heure qui suit. Les tombeurs sont souvent valorisés.

Exemple : dans « Toy Boy », le héros Ashton Kutcher se fait entretenir par une riche avocate. Il est infidèle et vénal mais le film le montre comme un beau gosse malin qui profite de ses atouts. OK. Et si Ashton s’était appelé Mélanie ? Le scénario aurait été différent. Forcément. Pas très juste, hein !

D’ailleurs, en soirée, pourquoi on ne croise jamais des types qui balancent : « Ah non désolé ! Moi je ne couche jamais le premier soir ! », « Tu m’as pris pour un mec fastoche ou quoi ? » ou « Si c’est juste pour baiser, tu peux tracer ta route... » ?

Les mecs ne se posent pas cette question. Ils le font sans se coltiner une étiquette. Ils ont toujours couché, couchent et coucheront peut-être toujours avec une multitude de femmes sans que personne ne le leur reproche. Escrocs, va ! Alors, si Robin Thicke veut continuer à jouer le guignol au milieu de ses meufs à poil, c’est son droit. Si Lil Wayne veut se la jouer dompteur de femmes dans ses clips, grand bien lui fasse !

En revanche, toutes ces « good girls », chanteuses à la Miley Cyrus ou autres jeunes filles, ce serait sympa d’arrêter de les stigmatiser sous prétexte qu’elles donnent une mauvaise image. Stop les a priori.