Savoir s'imposer pour devenir grand parfum

L'histoire du parfum est une saga pleine de rebondissements. Les plantes, utilisées depuis toujours pour leur odeur, par coquetterie ou par praticité, ont été détrônées par l'arrivée massive et rapide des produits de synthèse à la fin du XIXe siècle.

La coumarine, la vanilline et bien d'autres encore permettent aux grands parfumeurs de disposer de senteurs jusqu'alors inaccessibles, car trop onéreuses ou très rares. La bourgeoisie, grande consommatrice de parfums, s'insurge contre ces vulgaires ersatz, et tarde à adopter ces fragrances nouvelles et riches.

C'est finalement un certain Aimé Guerlain qui les convainc en 1889 avec son fameux "Jicky". Dès lors, les produits de synthèse sont perçus comme une forme d'art, propices à la création pour ces hommes maîtrisant si bien le monde olfactif.

Grâce aux nouvelles technologies qu'exploite la belle ville de Grasse, la France conquiert les marchés mondiaux et se positionne comme étant le pays du parfum et de l'élégance.

Savoir séduire avec le parfum

Maîtriser ces nouvelles senteurs de synthèse ne fait pas tout ! Et ça, les grands parfumeurs l'ont bien compris. Il faut oser, surprendre, raconter une histoire et séduire.

Qui d'autre que la sublimissime Gabrielle Chanel pouvait relever le défi ? Grande prêtresse de la haute couture, elle comprend très vite qu'une femme, bien habillée soit-elle, n'est rien sans un parfum qui la définit pleinement.

En 1921, Ernest Beaux lui tend un flacon rempli d'un liquide jaune. Elle le respire et comprend alors que cette cinquième proposition au fond boisé et au cœur floral est la bonne.

"N°5" de Chanel voit le jour et confère à cette grande dame tout son talent de visionnaire grâce à ce parfum unique, illustration parfaite de l'éternel féminin.

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Les années 1920 à 1960 verront la création de nombreux parfums devenus légendaires tels que "Shalimar" de Jacques Guerlain (1925), "Joy" de Jean Patou (1930), considéré à l'époque comme le plus cher au monde, ou encore "Diorissimo" de Christian Dior (1956).

Savoir communiquer sur la parfum

Avec l'arrivée massive, dans les années 1980, d'une concurrence américaine basée sur la communication de masse et de la grande distribution, les parfumeurs français ont dû se remettre en question et garder une part de leur créativité pour des affiches et d'autres modes de communication afin de conserver une part du marché mondial.

Vont alors émerger des publicités devenues cultes, des flacons tous plus sublimes les uns que les autres et des slogans accrocheurs tels que "Dior, j'adore !" susurré par Charlize Theron, ou "Loulou ? Oui, c'est moi...". 

Il n'existe qu'une dizaine de parfums considérés, à ce jour, comme des parfums cultes, malgré les milliers qui sortent chaque année. Le nez est exigeant, et créer la fragrance qui fera vibrer des générations entières n'est pas chose aisée.