Pour beaucoup de femmes, le périnée reste bien mystérieux tant que l’on n’attend pas d’enfant. Ce manque d’information sur le sujet est d'autant plus incompréhensible que le rôle du périnée ne se limite pas aux fonctions de continence.
Le rôle du périnée sur l’excitation sexuelle
Le périnée permet tout d’abord de soutenir tous les organes situés dans la région du petit bassin : vagin, utérus, vessie et rectum. « Il va permettre la tonicité de toutes les voies sexuelles, aussi bien le vagin que le clitoris ainsi que le pénis chez l’homme », indique Véronique Simonnot.
Il joue un rôle sur l’excitation sexuelle. « Le périnée améliore la vaso-congestion, ce qui augmente l’afflux sanguin dans la partie interne du clitoris et l’érection chez l’homme », détaille la sage-femme. En accroissant l’afflux sanguin, il améliore également la lubrification vaginale par transudation.
Par des contractions volontaires, on va pouvoir jouer sur sa courbe d’excitation. « On peut se masturber sans se toucher rien qu’en contractant son périnée », précise l’experte. Cela permet aussi à celles qui n’identifient pas cette sensation d’excitation sexuelle de la repérer, et de l’apprivoiser.
Le périnée favorise l’orgasme
Si peu d’études ont été menées sur le sujet, des recherches, publiées en 2014 dans la revue Acta obstetricia et gynecologica scandinavica, assurent qu’il existe « une association entre la force du plancher pelvien et la fonction sexuelle chez les femmes nullipares (n’ayant jamais ou pas encore eu d’enfant, ndlr) et sans dysfonction sexuelle autodéclarée. Spécifiquement, il a été constaté un désir, un excitation, un orgasme et une satisfaction supérieure ».
« L’orgasme est un spasme de l’ensemble des muscles du périnée. Ce sont des contractions rythmées, involontaires, assez intenses si le périnée est bien musclé, donc la perception de l’orgasme dépend de la tonicité du périnée », explique Véronique Simonnot.
Si prendre conscience de son périnée peu booster l’intensité de notre plaisir, cela ne garantit toutefois pas un orgasme à coup sûr. « L’orgasme est un réflexe », rappelle la sexologue. « C’est un tout. Cela dépend du rythme, de la respiration, du lâcher-prise... », énumère-t-elle.
Faut-il muscler son périnée pour booster sa sexualité ?
« Avoir un périnée tonique est intéressant pour les sensations de plaisir, mais il faut aussi qu’il soit souple », insiste Véronique Simonnot. L’idéal est que notre périnée ne soit ni trop relâché, ni trop contractée. Un périnée hypotonique entraîne une perte de sensations lors des rapports sexuels, mais à l’inverse, un périnée hypertonique « gêne la sexualité, car il provoque des douleurs à la pénétration », précise la spécialiste.
Si le périnée semble très bien se débrouiller tout seul, il va de soi que nous pouvons l’accompagner pour accentuer les sensations vaginales, encourager le sang à gagner les muqueuses et donc le gland du clitoris, rencontrer le point G et intensifier l’orgasme. « Pendant le rapport, s’amuser à contracter et relâcher le périnée va stimuler le clitoris », explicite Véronique Simonnot.
Mais avant de s’impliquer, la sage-femme et sexologue suggère d’abord de prendre conscience de son périnée et de ses sensations : « Il faut le connaître pour pouvoir jouer avec ». En cas d’imperception, il est possible de consulter un professionnel de santé le temps d’une séance pour découvrir son périnée.