C'est au Moyen Age que Grasse, alors spécialisée dans la tannerie, devient le berceau de la parfumerie. À l'époque, on a coutume d'utiliser le myrte et le lentisque pour tanner les peaux.

Avec la mode des cuirs parfumés, on commence à plonger les cuirs dans des bains de senteur, pour ôter l'odeur désagréable du tannage. Les gantiers parfumeurs, qui ont connu un important essor au XVIIe siècle, sont bientôt touchés par la crise et se reconvertissent dans la parfumerie.

Les matières premières du parfum

Outre les jus, on produit à Grasse de nombreuses matières premières naturelles qui servent en parfumerie et en cosmétique, comme les huiles essentielles, les concrètes, les absolues...

Mais aussi des arômes alimentaires, utilisés notamment dans la pâtisserie pour parfumer les pâtes, les salades de fruits ou les gâteaux.

Les fleurs de Grasse

Les fleurs emblématiques du terroir grassois sont la Rose Centifolia (également appelée Rose de Mai), qui doit être récoltée le jour de l'éclosion pour être utilisable  ; le jasmin  ; la fleur d'oranger  ; la tubéreuse (Polianthes tuberosa) ; la violette (Victoria odorata)  ; le lys de la Madone  ; l'iris Pallida et le géranium Rosat.

Le musée international de la Parfumerie à Grasse

Pour retrouver l'ambiance des champs de culture à l'ancienne, on visite les jardins du musée international de la Parfumerie.

On y découvre les essences emblématiques de la région, cultivées comme autrefois. 

Les maisons de parfumeurs à Grasse :  

  • La maison Fragonard

La célèbre maison Fragonard tire son nom du célèbre peintre Jean-Honoré Fragonard. Le musée du Parfum Fragonard de Grasse abrite une magnifique collection privée de flacons, alambics et coffrets, qui retrace l'histoire et les techniques de la parfumerie de l'Antiquité à nos jours.

  • La maison Molinard
Vidéo du jour :

La plus ancienne parfumerie de Grasse est la maison Molinard. C'est à elle que l'on doit " le parfum le plus tenace au monde ", le célèbre Habanita, et le Concréta, qui est le premier parfum solide. La maison fera appel à René Lalique puis aux cristalleries de Baccarat pour le dessin de ses flacons.

La production du jasmin

La récolte du jasmin a lieu au début du mois d'août. La fleur étant très fragile, la cueillette doit être effectuée à l'aube et les fleurs traitées dans les heures suivantes. Une première transformation permet d'obtenir une concrète, une deuxième étape donne l'absolue. Il faut près de 7 millions de fleurs pour un litre d'essence de jasmin.

10 600 fleurs seraient nécessaires pour donner une once du parfum Joy de Jean Patou. Grasse est restée la seule région productrice de jasmin jusqu'à 1925. Des jasmins " exotiques " et synthétiques ont vu le jour, et concurrencent aujourd'hui le " jasmin pays ".

Un processus de transformation spécifique à chaque fleur

À chaque fleur, son processus de transformation. Si trois ans sont nécessaires pour le séchage du bulbe de l'iris (car c'est le rhizome de l'Iris Pallida qui est utilisé en parfumerie, et non la fleur), on traite dans la journée le jasmin, le mimosa ou la violette.

Différentes techniques d'extraction

Plusieurs techniques sont employées à Grasse : la distillation (qui consiste à capter les huiles essentielles par la vapeur d'eau), l'enfleurage (qui repose sur la capacité des corps gras à absorber naturellement les odeurs), l'extraction par solvants volatils (on dissout la matière parfumée de la plante dans un solvant que l'on évapore dans un deuxième temps), mais aussi l'extraction au gaz carbonique supercritique, l'expression à froid, l'infusion, la chromatographie, le fractionnement...